Et si Babel n’était qu’un mythe ?
Film de Sandrine Loncke (56′). Réalisation 2019.
Diffusion
Samedi 12 mars 2022 – 15h30
Pays
Tchad
L' invitée
Sandrine Loncke
Le film
Suivons les pas d’un jeune chercheur venu, au Sud du Tchad, étudier une langue qui n’est plus parlée que par quelque 800 personnes. Le film part à la rencontre des habitants pour interroger leur relation aux langues. À leur écoute, c’est une humanité profondément multilingue qui se révèle, une myriade de sociétés qui, chacune, encode dans sa langue ses savoirs, sa culture et sa vision du monde.
Mais pour combien de temps encore ?
Un documentaire passionnant et une grande leçon d’humilité.
Sandrine Loncke
Ethnomusicologue et réalisatrice du film, Sandrine Loncke est maître de conférences au Département de musique de l’Université Paris 8 – Saint-Denis, et membre du Centre de recherche en ethnomusicologie (CREM-LESC, CNRS).
Sandrine place au cœur de ses préoccupations l’étude et la transmission des patrimoines immatériels des sociétés minoritaires. Elle privilégie le travail en immersion afin d’interroger, avec sa caméra, la question de la différence culturelle et du regard posé sur l’Autre.
Sandrine Loncke a beaucoup étudié les Peuls JelgooBe du nord-Burkina Faso, ainsi que les Peuls WoDaaBe du Niger.
Ses travaux chez les WoDaaBe ont donné lieu à un ouvrage photographique en collaboration avec Jean-Marc Durou (2000), et à un film dédié à leurs cérémonies rituelles : La danse des Wodaabe (Grand Prix Nanook au festival Jean Rouch 2010).
Florian Lionnet
Suivant son père, médecin militaire, à travers le monde, Florian Lionnet a vécu son enfance au Tchad, au Niger, au Burundi ou en Nouvelle-Calédonie. Très jeune, il s’est intéressé aux langues locales qu’il rencontrait dans chaque nouveau pays. À l’âge de 12 ans, il a commencé à collectionner les manuels de langue et à les étudier pendant son temps libre.
Florian Lionnet est titulaire d’une maîtrise en linguistique de l’École normale supérieure de Paris et d’un doctorat de l’Université de Berkeley en Californie, où il s’est spécialisé dans les langues africaines jusqu’alors inconnues.
Aujourd’hui professeur adjoint au programme de linguistique de Princeton, il est devenu un expert mondial du « laal », une langue en voie de disparition sans aucun parent existant, actuellement parlée par environ 800 personnes dans le sud du Tchad.